dimanche 10 mars 2013
Extrême
http://www.lynxvilden.com/
Je "reviens" d'un bouquin
Ne l'est pas sous la main, à corriger dans quelques jours
Elle, c'est celle qui m'a le plus saisie, marquée
Revenir à l'essentiel
Vivre
Etrangeté depuis une île aussi jeune que la mienne
Où les modes de survie sont nécessairement différents
Il ne reste plus que des fantômes de dodos et de tortues
Pour un peu qu'on soit sur les côtes, on peut vivre de la pêche
Sous certaines conditions, le lagon étant particulièrement protégé
(même les requins ont un droit de vivre supérieur à la normale)
Peuplade d'oiseaux et d'insectes
Papillons protégés, alors les chenilles...
Les cours d'eau abritent anguilles et bichiques, pas plus
On peut toujours tenter le lézard
Ou comme le Papangue, les rongeurs
Du point de vue végétal, tout pousse à foison
La seule chose qui entrave la terre et l'homme
Le cyclone et les aléas des intempéries
L'eau est pure et claire à peu prêt partout
Bien qu'il y ait des bassins largement pollués
(à me donner envie de sortir le coup'coup', et ce ne sont pas les z'oreils qui sont responsables bien souvent...)
Construire un abri, faire du feu et vivre en forêt est particulièrement aisé
On peut même avoir la surprise de découvrir des micro cultures entre les arbres
Vieilles comme toutes jeunes
Plus extrême si on s'approche des sommets ou du volcan
Le paysage végétal, le climat et les conditions générales évolues selon les sites
Plus ou moins humide entre autre
La canne à sucre ne manque pas, même à l'état sauvage...
La bêtise de la plupart des gens, c'est de croire qu'il n'y a que sable fin et bleu d'azur
Mon île est sauvage
Elle n'est ni jungle ni désert
Elle est les deux à la fois
Rien de vraiment venimeux, de mortel
C'est le règne de la peuplade des airs et de la pierre encore brûlante
Sous la pluie...
Et chaque arbre, chaque plante, endémique, ou d'ailleurs
Raconte l'histoire d'une autre terre
Pour qui s'est l'entendre et se donne la peine
Combien de rastas...
Coquillages et noix de coco dans les bas
Dans les hauts...
C'est une longue histoire
J'ai la peur du coton dans les tripes
Je rêve de lin et de chanvre dans les champs
J'aime le vacao, le chocka et le bambou
Des fibres à tresser pour s'assoir, protéger de la lumière, faire des paniers, des sacs
Les calebasses
Pour cuire à la vapeur, comme plat, comme passoire, comme contenant pour conserver
Reste quelques endroits où il y a de la glaise à porter de doigts
Il faut être patient avec les racines
Toujours saisir les feuilles
Savourer les fruits
Quelques fleurs
Respecter le sucre
Avant, où je vis, à Bras Sec
On cultivait le riz et le thé
Le riz est la base de tout repas créole
Si on était logique, censé, ça fait des années qu'on aurait aménagé les flancs de l'île dans le Sud, Sud-Est
Travail tellement difficile
On devrait se rabattre sur le maïs et les tubercules
Pas mal de graines différentes aussi
Il y a bien du blé
Mais le riz...
J'ai presque honte de dire qu'on en produit toujours pas
Alors que les pluviométries et le relief s'y prêtent terriblement il me semble
C'est la différence entre une île parfaitement autonome qui a su tiré parti de tous ses atouts
Et une ancienne colonie française qui vit encore dans un genre de marasme, hantée par un passé trop proche, avec des flambées dans certaines têtes, où la haine et la colère submergent
Constat triste et négatif
Mais c'est aussi ça
Mon île...
Ça, et les yaourts locaux d'une certaine marque, avec du lait de vache local, qui coûtent le même prix que des yaourts importés
La différence?
Les yaourts importés ne contiennent PAS d'amidon de maïs modifié...
Tout juste consolée par la dernière récolte de "pistaches" (cacahuètes)
A griller et écosser
Pour broyer et faire le beurre de cacahuète
En pensant à ce pot, "Dakatine", inchangé
Produit colonial par excellence qui a laissé son nom au beurre de cacahuète lui même dans la langue
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