Je veux saisir le poids et la nuance. Les amplitudes entre les mains qui tremblent. Où est ce que tu t'en vas dans mes bras. Lorsque le coeur palpite en arrière, les états secondaires, et le froid qui glace jusqu'au bout des doigts.
Les pieds écorchés sur la terre mouillée. La course à perdre haleine. Les nuages déchirés par la montagne. Ce que tu prends, ce que tu jettes. La pluie, l'averse. Tout ce qui s'éparpille à mes pieds.
A quel moment c'est le grand saut. Ce que le ciel se constelle dans ton corps. Les étoiles que tu rejette et le parfum de l'aube.
L'autre et la distance. La trop pleine présence et la quête de silence. Le point final.
En pointillés. Les parenthèses mal fermées. Le dérapage contrôlée.
Les rivières de noms. Ce que tu y laisse, de toi. Dis moi.
L'équilibre et la force de la nuit.
Quand tout commence et que tu avance.
Tout ce qu'elle fuit, en avant. Loin devant. Toi.
La splendeur enroulée dans le brouillard. Tout ce qu'elle cache, au delà de toi.
Les murmures. Les cris. Le silence blanc.
Les ombres au tableau.
Le feu qui brûle la photo. Les cendres entre elle et moi. Les ponts que j'y jette, l'abime, tout au fond. Quand elle c'est moi.
Le goût de la peau qui s'enflamme. Le dégout de l'après. La morsure du soleil.
Retourne à la nuit. Corps d'oubli.
La transparence.
La cadence.
L'étirement, de tous les sens.
Va t'en loin de ce que tu ne vois pas.
Aveuglé par je ne sais quelles flammes.
Loin.
Te voir.
A contre sens.
Impasse.
Si c'est ici que je veux tout voir s'arrêter.
Là où tout à commencer.
Tout disparait.
Te voir.
S'en repaitre.
Disparaitre.
C'est... la profondeur au milieu de toi.
La noirceur sinueuse qui gagne en ampleur.
Vertige de toi.
Au bout de moi même.
A bout de souffle.
A perdre haleine sur les sentiers.
Le chemin restant à faire, les arbres à abattre, l'escalier à gravir.
Le cœur à la mer.
Ce que tu contemple à la surface.
Ce que le trouble...
Et les ronds à l'infini.
De l'eau de là.
Le feu qui m'habite.
Mon sang qui se glace.
Le rythme que tu prends.
Ce que je m'arrache à toi.
Ce que je me livre au silence.
Les genoux heurtant la pierre.
Le coup de tonnerre.
La tête rejetée.
En arrière.
L'écho d'un ciel deserté.
Le corps asséché.
L'envie que je n'ai plus.
Glacé le corps.
Vivante et froide.
C'est comment en bas?
Depuis le sable, à la cime.
Dessous l'écorce.
Tout ce qu'il m'écorche.
Vivante.
Brûlée vive.
Consumée.
Consommée.
Le mal que ça fait.
Ce qui ne m'appartient plus.
Ce que tu m'arrache.
Ce qui m'appartient.
Sur la pierre noire, disparais.
Dans le flot descendant.
Que le courant l'emporte.
C'est le plus fort.
Dans la descente.
C'est comment en bas?
La cassure où ton regard ne se pose pas.
Les fissures.
La lenteur.
Le feu.
La hauteur.
C'est comment en bas?
Défaire ce qu'il a voulu en moi.
Hors de moi même.
L'idée violente.
Les gestes. Les mots.
Quand tout mon être refuse.
C'est comment en bas?
Je ne suis pas là où tu semble me chercher.
Là où tu m'abandonnes.
Et si j'ai voulu être par l'autre...
Ça n'est que la saveur de terre brûlée qu'il me reste.
Lavée sous les torrents glacés.
A bleuir, les lèvres.
A oublier, la peau, le ventre, les tensions.
Abandonnée.
Dans la ravine débordante.
Abandonner.
C'était pourtant les cieux décrochés au fond de moi.
Dis moi, c'est comment en bas...
Les vertiges. Les larmes.
La tête lourde, le corps flou.
Tout en dedans.
La lune pleine et la rivière de sang.
Le même temps.
Des mois. Des cycles renouvelés et des mois.
Le choix de la terre, de la pierre.
La fascination de ce vide au creux de mon corps.
Ma disparition au fil des saisons qui passe.
L'oeuf où je retourne.
Le vide qui n'en est plus.
La poussière qui parle à la poussière.
La blancheur d'un astre rond.
L'obscurité.
La palpitation.
M'en aller par ce vide là.
Le besoin que je ne ressens pas.
D'être habitée.
En corps.
La toute puissante nature qui semble me rappeller le contraire.
Si j'ai voulu être par l'homme...
Rivière de sang.
Toujours neuve.
Eternelle.
Animal.
Réelle et palpable.
Depuis tout l'avant moi jusqu'au non-devenir.
L'univers dans le ventre de la femme.
La douleur jamais la même.
Les humeurs...
La fleur de peau.
La mue depuis l'en dedans.
La poussière qui parle à la poussière.
Un décrochement de ciel.
Ce que je me quitte.
L'origine et le sacré.
Le sang et les rivières de feu.
Tout s'en va.
Lit de l'eau.
Le monde qui s'effondre en moi.
Je reprends corps.
Mois après mois.
Cultivant mon vide.
Je reprends vie.
Libre, simplement.
S'il veut se détruire en moi...
Je me demande ce qu'il attend pour comprendre:
par moi
Différence de perception du vide
Entre le profane et le sacré
C'est comment en bas?
Il y a
Celui qui sait
Par
Aux frontières du sensible
Différence entre écume et lit de l'eau
C'est bien mieux comme ça
Et s'il y a encore celui qui ne sait pas
Qui nie, pille, saccage
Je suis femme
Destruction par ma nature même
Alors celui là ne fait jamais que passer
Poussière retournant à la poussière
Lorsque je suis transpercée par la lumière
Tout ce que j'y ai perdu
Je suis la perte
Tout ce que je pourrai encore y perdre
Je suis la perte
La terre ouverte
La lave débordante
La jeune pousse
La forêt immense
C'est tout ce que je suis
Combien j'y gagne
Autant qu'il se perd
Je laisse là volontiers l'amertume, la colère, le chagrin et les miettes
Je les sais mieux de par ma nature même
Des restes à ses pieds
Je ne vis pas sous le même ciel
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