dimanche 23 septembre 2012

Fière d'être métisse


Les Vidot : des Vénitiens à La Réunion



" Parmi les familles d’origine italienne ayant fait souche dans l’île, les Vidot sont sans doute les plus célèbres. Originaire de Vénétie, le premier d’entre eux, Marco Vidote, connu un destin tragique, condamné aux galères pour avoir participé à l’arrestation du gouverneur Vauboulon.

La Réunion est métissée et les Vidot n’échappent pas à la règle. Les enfants du Vénitien débarqué vers 1681 dans l’île avaient du sang italien, malgache et français qui coulait dans leurs veines. Le fruit d’une immigration débarquée du monde entier, venue peupler cette île du bout du monde. Probablement « homme de la mer », Marco Vidote comme souvent le nom sera ensuite francisé était natif de Rovigo, dans la province de Venise. Il serait né vers 1661. Il était le fils de Francesco Vidote et de Domenica Barsologna.
Le premier des Vidot n’avait donc qu’une vingtaine d’années quand il débarqua à Bourbon. Il épousera vers 1688 une jeune créole mulâtresse Marie Royer, âgée de 13 ans, « fille naturelle et reconnue du chirurgien métropolitain Anthoine Royer et d’une servante malgache Françoise Coucarine, épouse de Louis Vel, serviteur malgache », nous apprend l’ancien président du Cercle Généalogique de Bourbon, Patrick Onezime-Laude. Le couple s’installa à Sainte Suzanne où il vécut « auprès du beau-père qui était marié à Andrèse Teixeira, indienne portugaise venue avec d’autres compatriotes participer à l’établissement de la colonie ». Ensemble, le couple eut trois enfants dont un seul fils, Antoine Vidot qui donna à son tour naissance à seize enfants en 31 ans…

Aux Seychelles et en Australie

Après la condamnation de son mari aux galères (voir par ailleurs), Marie Royer éleva seule ses enfants, mais eut en 1699 un fils naturel de Jacques Pitou, un créole mulâtre. L’enfant s’appellera comme son père : Jacques Pitou dit Marquis, puis elle se mit en ménage avec un autre créole Pierre Boyer, dont elle eut quatre enfants. Elle n’apprit que dix ans plus tard la mort de son premier mari ! En 1715, elle épousa Pierre Boyer et ils légitimèrent leurs enfants. La veuve s’éteignit en 1748. Les Vidot se sont installés dans toute l’île, « une branche est allée faire souche aux Iles Seychelles et de là en Australie ». Parmi les descendants de Marco Vidote, citons Jules Vidot, maire de Saint-André, Huguette Vidot, 10 ème vice-présidente de La Région, l’entraîneur et ancien footballeur Noël Vidot, Léon Elie Ozoux, premier président de la Cour d’appel de Saint-Denis et ancien maire de Saint-Denis, Anne Cheynet, femme de lettres réunionnaise... Les Vidot comptent également parmi des plus anciens habitants de Salazie où ils ont donné leur nom à un îlet devenu l’un des écarts du cirque, l’île à Vidot, situé en bout de course de la RD 48…
P.Madubost et photos d’archives (Source : P.Onezime-Laude, « Grand livre » des Vidot de Sully Dubard,en vente au CGB). "


article du Journal de l'Ile

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