mercredi 8 mai 2013

Le coeur tout dedans dehors

Douche froide.
Secouée. Secouer... réveiller jusque dessous la peau, en inspirant à pleins poumons, à moitié arquée.
C'est l'eau qui coule libre.
C'est la lumière qui entre par le carreau.
L'éclaboussure grandissante sous mes pieds.
Les arbres.
Savon douceur coco... envie pamplemousse.
Parfum artisanal mâle, Cryptoméria. 
C'est comment vivre plus haut que ça?
J'étire le bras, je vais chercher loin, là.
Jusqu'où il faut pousser le mouvement dehors, jusqu'où il faut aller chercher la lumière du jour?
Je veux la voir s'étendre partout autour.
J'ai le soleil brûlant dans la poitrine.
Ca fait mal.
Je ne sais plus avoir faim, je ne peux plus avoir soif.
Dedans.
C'est tout au dehors.
J'ai mal.
Je suis vivante, c'est long, c'est lent.
Ca prend dedans.
J'ai mal.
Le ventre délivrant encore, un ruisseau, une rivière.
Des fleuves.
Jachère.
J'ai mal à la terre...
Sable. Sable. Sable.
Le sol sous les pieds.
Je veux rester au sol, pliée.
Je veux tenter de soulever le bras.
Je retombe en éclats.
Sable.
Elle m'a dit, danse dos au miroir.
Je dis, j'ai mal, c'est tout dedans dehors.
Pourquoi je danse encore...
Les appuis, j'ai de la peine.
C'est lourd.
C'est lourd après que je m'envole.
C'est libre, c'est grand, c'est vaste.
Ça crie ma douleur depuis le bas du dos.
Ça tourbillonne au dessus dedans.
Et mes appuis...
Je suis dans la poussière.
Je suis passagère.
Messagère.
Tout me traverse.
J'ai mal.
Là.
Tu vois toi?
Quand ça emporte loin pour revenir.
Quand ça prend aux tempes et contracte la poitrine, en tournant la main vers le ciel.
Un peu de soleil.
Donnez juste un peu de soleil.
Je suis légère.
J'ai peur de m'envoler.
Je veux prendre les poids, la lourdeur, m'enfoncer dans le sol, et les envoler.
C'est là qu'il vient me chercher, qu'il me soulève.
Comme pour me dire, regarde.
Si en bas, si en haut.
Regarde en haut.
Soulève, déplie, déploie.
Envole toi dedans.
Et je plie, je ferme, je soulève, je plie, je courbe, j'étend...
Lui laisser toute la place.
Jamais assez.
En ayant peur de le sentir si proche et si loin.
Comme effleurer le jour en tremblant...
Comme sentir exploser la lueur en dedans jusqu'au bout des doigts.
Et disparaître dans la lumière qui s'étend.
"Fais grandir le jour dedans dehors"
Quand la grâce me semble insolence.
Je plies, je casse.
Quand l'étirement semble ne plus vouloir en finir.
J'étend, j'étend, je fais le mouvement doucement, tout doucement.
Plus loin, plus grand.
Jamais assez.
Et je repars, je répare, je souffle, profond dedans dehors.
La dynamique change, j'accélère et je me laisse naître encore dans le mouvement.
Depuis tout le corps, dedans dehors.
Et bien avant, très loin avant, pour aller tout dehors.
Energie.
Flux...
Donnez moi des lignes de temps à suivre.
De l’énergie à sentir tout dedans dehors.
Tout me traverse.



Kotori kite kofuju sukoshi oite yuku 

Va-et-vient
d'un petit oiseau qui laisse
un peu de bonheur. 

Tsubaki Hoshino
1930 -


Le moineau. La poussière. Les grains de sable. Traces. Tristes Martins. Remous. Courant. Loin dedans. Pépiements. La poussière. Soleil. Vert. Le cardinal. Le feu. Le vœu. La prière. La cime. Les accords. Le rythme. L'appel du sol. La plage. La colline. La pente. Douce. La pente. La montée. La montagne. Acérée. Le voeu. La pierre. Le feu. La prière. Papangue. Le vent. Infini. Le souffle blanc.
Basse-cour.
Amour.

Le mouvement sert.
Le service du mouvement.
Au service de.
Mouvement.


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