Je t'attendais,
il y a encore un instant,
avec une ombrelle blanche.
Madoka Mayuzumi
mercredi 27 février 2013
mardi 19 février 2013
L'ombrelle rouge
La nuit était opaque.
Pas un filet de lumière.
Pas une étoile perceptible à travers les nuages.
Il n'y avait que la lueur faible d'une bougie. Une lumière douce orangée qui enflammait la pièce froide.
Dehors, la neige recouvrait tout depuis plusieurs heures déjà.
Elle était tapie silencieusement dans un coin d'ombre.
Elle attendait.
Il est passé comme une furie, faisant craquer le plancher sombre sous l'agilité de ses pas.
A peine le temps de sentir l'odeur puissante de son pelage trempé.
Il a fait tourné l'ombrelle en sortant.
L'ombrelle rouge sang oubliée sur le sol.
Comme on laisse une tâche d'encre séchée dans l'assiette.
Sans y prendre garde.
Elle a entendu.
Son haleine.
Son regard perçant.
Il a disparu dans la nuit de neige.
Lui, presque transparent au milieu des flocons.
Cri d'oiseau au creux de l'obscurité.
Plumes blanches.
Il lui avait dit... il faudrait faire vite.
Les paumes des mains ouvertes, elle pouvait respirer à présent.
Elle tenait de nouveau les flammes.
A pleines brassées.
Des myriades de lucioles étincelantes.
Tout est allé très vite dans sa tête.
Jusqu'au souffle coupé.
La salle de bains.
La lame glacée.
Les mains de l'homme ballantes avant même d'avoir pu les porter au ventre.
La vie qui s'en va.
Le souffle coupé.
Revenue d'une apnée, les yeux de nouveau ouvert, elle a saisi l'ombrelle.
Du sang sur la neige.
Pas un filet de lumière.
Pas une étoile perceptible à travers les nuages.
Il n'y avait que la lueur faible d'une bougie. Une lumière douce orangée qui enflammait la pièce froide.
Dehors, la neige recouvrait tout depuis plusieurs heures déjà.
Elle était tapie silencieusement dans un coin d'ombre.
Elle attendait.
Il est passé comme une furie, faisant craquer le plancher sombre sous l'agilité de ses pas.
A peine le temps de sentir l'odeur puissante de son pelage trempé.
Il a fait tourné l'ombrelle en sortant.
L'ombrelle rouge sang oubliée sur le sol.
Comme on laisse une tâche d'encre séchée dans l'assiette.
Sans y prendre garde.
Elle a entendu.
Son haleine.
Son regard perçant.
Il a disparu dans la nuit de neige.
Lui, presque transparent au milieu des flocons.
Cri d'oiseau au creux de l'obscurité.
Plumes blanches.
Il lui avait dit... il faudrait faire vite.
Les paumes des mains ouvertes, elle pouvait respirer à présent.
Elle tenait de nouveau les flammes.
A pleines brassées.
Des myriades de lucioles étincelantes.
Tout est allé très vite dans sa tête.
Jusqu'au souffle coupé.
La salle de bains.
La lame glacée.
Les mains de l'homme ballantes avant même d'avoir pu les porter au ventre.
La vie qui s'en va.
Le souffle coupé.
Revenue d'une apnée, les yeux de nouveau ouvert, elle a saisi l'ombrelle.
Du sang sur la neige.
Kokoro
C'est quelque part entre ma première plume, l'encre, l'orchidée et la vieille machine à écrire que je rêvais d'utiliser pour écrire des livres
C'est au delà de moi même
C'est au plus profond de ce qui m'a touché enfant
Ce qui ne m'a jamais quitté
Ce sont des souvenirs, des impressions, des parfums
C'est le brouillard
Les fleurs de papier d'hortensias sans odeur
Leurs pétales comme des ailes de papillons prêts à s'envoler
Dans mon coeur de petite fille
C'est le brouillard
Le jus de prune sur les doigts sous l'arbre
Les branches sombres
Le ciel gris profond
La brume comme un cocon
C'est le brouillard
L'eau glacée
L'apaisement entre les arbres immenses au parfum résineux puissant
C'est mon chemin dans le brouillard
Tous les mots que j'ai laissé derrière moi
Tous ceux que j'ai appris
Tout ce que je tais
Tout ce que j'ai toujours caché dans le brouillard
Au plus prêt de moi même
J'y pense souvent maintenant
Sur ma terrasse en bois de cryptomérias
Sous la tôle qui chante
En allant puiser dans les variations de l'eau tout l'apaisement
De celle qui dévale dans le chemin à côté de la maison
A celle qui migre en masses cotonneuses en jouant sur la pierre
Là, au pied du Piton des Neiges
Dans un creux de bout du monde où la liberté a crié son nom il n'y a pas si longtemps
Tsilaosa...
C'est un pont...
L'histoire d'un pont
C'est le brouillard
Son nom qui me brûle les lèvres
Tous ces mots que je veux ravaler
Le temps que je veux prendre pour dire
La peur de dévoiler
Le brouillard
J'aime être simple et maladroite
Maintenant
Devant un écran
Sans plus réfléchir vraiment
J'ai du temps pour me rappeler
Les papillons de papier
Les dentelles de fleurs sans parfum
Mon abri, mon refuge, la forêt
Je suis dessous l'écorce
Je ne gratte pas encore le papier
J'ai peur d'y toucher
J'ai peur que les mots s'envolent
Du pouvoir de chaque mot
Alors je reste dessous l'écorce
En murmurant le nom de celui que j'ai toujours cherché...
Takeshi
lundi 11 février 2013
Point Final
Minuscule
Un battement de coeur dessous les arbres
Un fruit mûr dans les mains
Les pieds dans l'eau glacée
De l'eau pure
Vivante
Tremblante d'être aussi vivante
Depuis l'un des sommets de ce monde
Palpitations en regardant derrière
Fébrile le fruit dans les mains
La saveur extraordinaire
Celle qui mêle la peur de manger
La fascination pour le fruit
La beauté de la nature explosive
La peur et la peine
J'ai décroché le fruit
Je n'ai pas arraché ma chance
Ni n'ai demandé une part de lion
Lorsque tout semble s'effondrer
Je me rappelle souvent, les yeux plein de larmes
Le sein de la terre
L'île qui m'a porté et m'emporte toujours
Haut
Plus haut encore
A toucher les nuages du bout des doigts ou presque
Enroulée dans la brume
L'intensité de ces moments quasi quotidiens
Où je suis entre la plénitude et le bonheur intense
D'être
Là où je vis
A ma place
Et la douleur pour les mêmes raisons
On vit tous sous le même Soleil
On ne voit pas les étoiles pareil
Apprendre à être
Apprendre à sauver sa peau
Juste mesure
Prendre de la distance
Tenter de comprendre
Laisser du temps aux autres
Se laisser du temps
Refuser de croire que tout est fichu d'avance
Qu'il n'y a pas de chemin possible
Hors conflit, violence, colère et désespoir
Remercier
En dedans
Pour ce qui est
Pour le coeur qui bat
Se ressaisir pour tenir l'état d'équilibre
En dedans...
Dépouillement
Economie de mots
Plutôt... vouloir penser, dire
Avec justesse
Comme pour les gestes
Place
Etre à ma place
Ne pas rejeter les remous de la vie
Accepter même le pire
Sans pour autant se laisser porter
Ni se soumettre à ce qui est mauvais
Trouver la mesure
Les limites
Les deviner, les poser
Juste place
Repenser souvent
Le battement de coeur
L'eau glacée
Point d'équilibre
Avoir Amour aux lèvres
Le laisser pousser en dedans
En cherchant le germe
Partout
Tout le temps
Apercevoir les pousses
Les arbres
La forêt sûre
Glisser sur le parquet de cryptomérias
Rester genoux pliés
Je ne veux plus vouloir
Je suis
Je n'attends pas
Je tiens dans mes mains plus que je ne peux contenir
J'ai... peut être le devoir de dire
Pour partager
Les genoux pliés
Le corps courbé
Les larmes roulent très souvent maintenant
C'est le sentiment puissant d'être libre
Tsilaosa
La douleur de voir encore tous les chemins sous les pas des hommes enchaînés
Libre
Sans rancoeur
En repoussant sans cesse la colère
En refusant de plier sous la peur
Libre
Le coeur haut
Vouloir être toujours plus haut
Et... apprendre la mesure des autres
Ne pas rejeter ceux trop bas
Mais défendre, se défendre
Et plus difficile...
Apprendre
Etre aimée
Un battement de coeur dessous les arbres
Un fruit mûr dans les mains
Les pieds dans l'eau glacée
De l'eau pure
Vivante
Tremblante d'être aussi vivante
Depuis l'un des sommets de ce monde
Palpitations en regardant derrière
Fébrile le fruit dans les mains
La saveur extraordinaire
Celle qui mêle la peur de manger
La fascination pour le fruit
La beauté de la nature explosive
La peur et la peine
J'ai décroché le fruit
Je n'ai pas arraché ma chance
Ni n'ai demandé une part de lion
Lorsque tout semble s'effondrer
Je me rappelle souvent, les yeux plein de larmes
Le sein de la terre
L'île qui m'a porté et m'emporte toujours
Haut
Plus haut encore
A toucher les nuages du bout des doigts ou presque
Enroulée dans la brume
L'intensité de ces moments quasi quotidiens
Où je suis entre la plénitude et le bonheur intense
D'être
Là où je vis
A ma place
Et la douleur pour les mêmes raisons
On vit tous sous le même Soleil
On ne voit pas les étoiles pareil
Apprendre à être
Apprendre à sauver sa peau
Juste mesure
Prendre de la distance
Tenter de comprendre
Laisser du temps aux autres
Se laisser du temps
Refuser de croire que tout est fichu d'avance
Qu'il n'y a pas de chemin possible
Hors conflit, violence, colère et désespoir
Remercier
En dedans
Pour ce qui est
Pour le coeur qui bat
Se ressaisir pour tenir l'état d'équilibre
En dedans...
Dépouillement
Economie de mots
Plutôt... vouloir penser, dire
Avec justesse
Comme pour les gestes
Place
Etre à ma place
Ne pas rejeter les remous de la vie
Accepter même le pire
Sans pour autant se laisser porter
Ni se soumettre à ce qui est mauvais
Trouver la mesure
Les limites
Les deviner, les poser
Juste place
Repenser souvent
Le battement de coeur
L'eau glacée
Point d'équilibre
Avoir Amour aux lèvres
Le laisser pousser en dedans
En cherchant le germe
Partout
Tout le temps
Apercevoir les pousses
Les arbres
La forêt sûre
Glisser sur le parquet de cryptomérias
Rester genoux pliés
Je ne veux plus vouloir
Je suis
Je n'attends pas
Je tiens dans mes mains plus que je ne peux contenir
J'ai... peut être le devoir de dire
Pour partager
Les genoux pliés
Le corps courbé
Les larmes roulent très souvent maintenant
C'est le sentiment puissant d'être libre
Tsilaosa
La douleur de voir encore tous les chemins sous les pas des hommes enchaînés
Libre
Sans rancoeur
En repoussant sans cesse la colère
En refusant de plier sous la peur
Libre
Le coeur haut
Vouloir être toujours plus haut
Et... apprendre la mesure des autres
Ne pas rejeter ceux trop bas
Mais défendre, se défendre
Et plus difficile...
Apprendre
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